À propos de la Journée de la Constitution et de ses ennemis néolibéraux

Nous espérons que la Constitution servira les intérêts des travailleurs ukrainiens et empêchera l’oligarchie d’atteindre ses objectifs de classe étroits. La Constitution est capable de consolider le peuple contre les oppresseurs, tant internes qu’externes.

Malheureusement, la loi fondamentale n’a pas empêché la corruption du pouvoir par les clans des riches : les objectifs de construction d’un État souverain et social qu’elle proclame restent un idéal politique. Dès les premiers jours de l’invasion massive, les autorités ont restreint les droits du travail, les droits sociaux et les droits civiques inscrits dans la Constitution. En conséquence, il est devenu beaucoup plus difficile pour le peuple ukrainien de résister à l’agresseur, et les contradictions entre la classe ouvrière et l’élite qui la parasite se sont considérablement accrues.

Dans le but de s’attirer les faveurs des entreprises, certains hommes politiques font preuve d’une hostilité ouverte à l’égard des fondements de l’ordre constitutionnel. Par exemple, la députée Galina Tretyakova, connue pour ses déclarations antisociales, est extrêmement mécontente de l’existence de dispositions interdisant la réduction des droits lors de l’adoption des nouvelles lois anti-travail qu’elle a élaborées. Dans le même temps, elle est favorable à l’augmentation des salaires de ses assistants de 88.000 à 132.000 UAH.

Il est très révélateur que dans ses récents discours, elle ait indirectement accusé les juges de la Cour constitutionnelle de l’Ukraine (CCU) de sympathiser avec le socialisme. Il y a peut-être une part de vérité dans cette accusation, car la Loi fondamentale est rédigée de telle manière que les intérêts d’une personne et de la société dans son ensemble ont une valeur bien supérieure aux considérations de profit et d’égoïsme.

Avec la Constitution entre ses mains, la CCU n’a d’autre choix que de déclarer inconstitutionnel le travail législatif de Tretyakova ! La critique de la scandaleuse députée ressemble à une ingérence directe dans le travail du pouvoir judiciaire (le fait que certaines de ses lois soient actuellement examinées par la CCU ajoute à la certitude). Le médiateur a même déposé une pétition concernant la constitutionnalité des dispositions de la loi 2136 qui limitent le droit au congé. Il convient de rappeler que le décret présidentiel n° 64/2022 autorisait des restrictions au droit au travail (article 43 de la Constitution), mais pas au droit au repos (article 45 de la Constitution) pendant la loi martiale.

Nous pensons que la lutte pour le respect de la Constitution ne doit pas s’arrêter même en temps de guerre. Sinon, le fardeau de la guerre sera transféré au peuple, ses droits seront arbitrairement restreints et, après la victoire, tous les pouvoirs et ressources du pays seront usurpés par les représentants du Capital. Au contraire, nous devons nous efforcer de créer une société fondée sur l’égalité sociale, la démocratie participative et la dignité humaine, qui soit pleinement conforme à l’esprit de la loi fondamentale.

Pour une Ukraine libre, solidaire et sociale !

Sotsialnyi Rukh (Mouvement social), 28 juin 2024.

Source : RESU/PLT