Depuis le lundi 6 mai, l’armée israélienne a repris plus intensément sa pression destructrice sur Rafah. Et depuis cette date, ce sont sans doute des centaines de milliers de réfugiés qui ont à nouveau dû fuir dans d’autres parties du réduit de Gaza, l’Égypte leur fermant militairement ses portes. Pour Netanyahou, son ministre Ben Gvir et l’extrême droite raciste israélienne, il s’agit de détruire ou de faire fuir ces centaines de milliers d’êtres humains.

Il faut être clairs : la cible n’est pas le Hamas, ce sont les Palestiniens, ce sont les Gazaouis, et Netanyahou et compagnie comptent sur le Hamas pour continuer leurs crimes. L’arrêt des frappes et de l’agression seul permettrait à la nation palestinienne de se réorganiser hors du Hamas, et permettrait d’arracher la libération des otages. Le cessez-le-feu est demandé par le Hamas dans la mesure où il a été placé dans une impasse par l’opération « tempête d’al-Aqsa » suscitée par le régime iranien pour de tout autres buts que la Palestine.

Indépendamment du Hamas, le cessez-le-feu est l’exigence immédiate que la solidarité internationale doit imposer pour sauver la population du massacre et de l’exode, et pour être efficace elle doit appuyer sur le maillon faible et décisif : le soutien militaire US à Israël. Car les hésitations de Biden et de la Maison blanche sont évidentes : Netanyahou cherche à les mouiller dans le fait accompli de la seconde Nakba, qui signifierait pour eux, outre le laminage d’une grande partie de la base électorale de Biden face à Trump (pour qui toute aide humanitaire à Gaza, même chiche, même hypocrite, devrait être supprimée !), une déstabilisation aggravée de toute la région au profit de ses rivaux impérialistes et sous-impérialistes chinois, russe, iranien, notamment. Il faut les dissocier, exiger l’arrêt de toutes les livraisons d’armes à Israël. C’est là le levier, le point qui fait mal, par où l’on peut peser.

De plus, le besoin d’armes n’a jamais été aussi criant qu’en Ukraine aujourd’hui. En effet, l’offensive de Netanyahou sur Rafah et l’offensive de Poutine au Nord de Kharkiv se sont développées dans un parallélisme parfait. La russification de la zone Nord de l’Ukraine a repris avec la fuite de dizaines de milliers de réfugiés. Les armes de Netanyahou qui tuent les Palestiniens sont les armes qui manquent aux Ukrainiens pour ne pas être tués. Le droit démocratique des peuples se joue devant Rafah et dans les rues de Vovkiansk, au Nord de Kharkiv.

L’internationalisme et la vraie lutte pour la paix, c’est le combat pour le cessez-le-feu à Gaza et pour des armes, des munitions, en urgence, en Ukraine.

Le 15-05-2024.