Résumons la situation politique.

Le mouvement des paysans (les producteurs de nourriture) monté d’en bas et que la FNSEA et la Coordination rurale, au nom des « agriculteurs » (les capitalistes qui vendent des marchandises agricoles) tentent d’aiguiller sur d’autres cibles que sur le pouvoir, se poursuit et confère son « climat » à toute la situation, parce qu’il a remis à l’ordre-du-jour, pour tous, cette possibilité : l’affrontement central avec le pouvoir.

Le Conseil constitutionnel a défait le pire de la loi Macron/Le Pen, mais quelle est la force, et, disons-le, la bonne tenue, d’un pouvoir exécutif obligé de faire passer une loi en se coalisant avec le RN pour ensuite compter sur le Conseil constitutionnel pour en enlever une partie, tout en gardant bien des dispositions discriminatoires et répressives ?

De l’avis de pratiquement tous les médias, il y a, de plus, une « énaurme » erreur de casting dans ce gouvernement, dénommée Oudéa-Castéra. Mais, non : ce n’est pas une erreur de casting, c’est bien un choix politique, celui de la guerre contre l’école laïque et contre la jeunesse vouée au SNU, aux uniformes et, comme vient de l’annoncer M. Attal dans sa « déclaration de politique générale », aux travaux gratuits pour punir sa « délinquance » !

Il a aussi annoncé vouloir poursuivre, comme promis au RN, la destruction de l’Aide médicale d’État, par l’arbitraire de la « voie réglementaire ». Et il veut lancer de nouvelles attaques contre le niveau des salaires, sous le slogan mensonger et provocateur de « désmicardiser la France » et en instaurant le « mérite »  contre le statut dans la Fonction publique.

Quant à l’écologie, elle n’existe que comme une autre punition pour la jeunesse qu’il faut, décidément, mettre au pas et au « travail » pourvu qu’il ne lui soit pas payé : elle aura droit, en plus du SNU, à un « service civique écologique ». Ramassez les déchets, les gamins, et que ça saute !

Se dessine à nouveau, plus terriblement encore, la conjonction d’une fuite en avant antisociale, antidémocratique et anti-jeune, et du rejet social contre cet exécutif.

Jeudi 1° février, toutes les organisations syndicales de l’enseignement public ont été conduites à appeler à la grève. Cette grève unira les personnels contre sa Ministre, Ministre de l’Enseignement privé, Mme Oudéa-Castéra, pour les salaires, pour les postes, pour la jeunesse, pour le retrait du « choc des savoirs » et de la contre-réforme de l’Enseignement professionnel. Mais plus encore : elle sera la première action unie et nationale, par le moyen de la grève, des assemblées générales et des manifestations, contre le gouvernement Macron/Attal.

Bien qu’appelée initialement comme une « journée d’action » ordinaire, elle sera autre chose. Elle sera un pas vers l’union de tout le monde du travail, à nouveau, contre ce pouvoir, en commençant par l’union pour l’école publique. Elle doit marquer le rapport de force pour aller, à nouveau, et maintenant, vers l’affrontement nécessaire et inévitable.

Le 30-01-2024.