Alors que les syndicalistes et les autres réfugiés politiques bélarusses sont reconnus comme tels en Pologne, Lituanie et Allemagne, le Service suédois des migrations se distingue. Il y a manifestement là un gros problème.
Ala Tsvirko, vice-présidence du Syndicat indépendant de la métallurgie dans l’entreprise d’État MAZ, a fui la répression fin 2020 en allant à pied en Ukraine par un point de passage clandestin, puis s’est rendue en Suède où vit sa sœur. Elle mène en Suède des activités syndicales publiques de défense des victimes de la répression du régime biélorusse.
Les services migratoires de Suède lui refusent le statut de réfugiée politique et ont voulu l’expulser … vers la Russie, avant de réaliser que les liaisons aériennes avec Moscou sont stoppées depuis un certain mois de février 2022 !!!
Cet office, le Migrationsverket, a inventé une théorie selon laquelle les syndicalistes ne devant pas faire de politique ne peuvent donc pas être reconnus comme réfugiés politiques !!!
C’est là, au plan du droit, une attaque très grave et un précédent dont la portée va au delà de la Suède.
L’expulsion devait initialement être effective au 9 octobre et c’est en Biélorussie que le Migrationsverket prétend qu’elle doit retourner !!!
Ils ont expliqué que le mari d’Ala Tsvirko, emprisonné pour faire pression contre elle à la fin de la vague de grève de 2020, n’a été emprisonné « que deux semaines » (cela veut dire qu’il a en fait été battu pendant deux semaines) !!!
Ils ont osé demander à Ala Tsvirko comment il se fait qu’il « ait fallu un certains temps »‘ pour que le KGB biélorusse se rende chez elle pour l’embarquer, et ont prétendu qu’elle ne donnait pas d’explications crédibles sur cette soi-disant mansuétude du KGB de Loukatchenko !!!
Ala Tsvirko a répondu qu’elle « ne peut répondre du caractère aléatoire et arbitraire des actions du KGB » (voir le site syndicaliste suédois Arbetet).
Franchement, c’est au Migrationsverket de répondre du caractère partisan, attentatoire aux droits fondamentaux, antisyndical et insultants, et faisant directement le jeu de Poutine et de Loukatchenko, de sa politique !!! Incompétence crasse ou, pire, complicité active avec la répression ? Cela doit être tiré au clair ! QUI sont les responsables de cette honte ? Ils doivent en répondre.
Atle Høie, secrétaire général d’IndustriALL Global Union, qui regroupe les fédérations internationales de la métallurgie, de la chimie, énergie et mines, et du textile-habillement-cuir, a écrit publiquement au Migrationsverket pour que Ala Tsvirko ait « le droit de résider en Suède en tant que réfugiée, protégeant ainsi son intégrité physique et le respect de ses droits humains fondamentaux. »
DROIT D’ASILE POUR ALA TSVIRKO ! LES SYNDICALISTES SONT DES RÉFUGIES POLITIQUES !