Esteban Volkow, dit Sieva, vient de mourir à l’âge de 97 ans. Sa vie a été déterminée par son grand-père, puisqu’il était le fils de Platon Volkow, mort en Sibérie en 1937, et de Zinaida Volkowa, suicidée à Berlin en janvier 1933, elle même fille de Léon Trotsky, assassiné en août 1940, et d’Alexandra Lvovna, première épouse de Léon Trotsky, tuée en Sibérie en 1937. Son enfance a donc été ballotée par l’exil et ce sont finalement Alfred et Marguerite Rosmer qui le conduisent à Mexico, où il fréquentera son grand-père et Natalia Sedova et connaîtra le traumatisme de l’assassinat d’août 40 et des tentatives qui l’ont précédé.
Toute sa vie, Sieva devenu Esteban a fièrement assumé le rôle de « petit-fils de Trotsky ». Trotskyste lui-même ? Non affilié, et révolutionnaire, partisan de l’émancipation humaine, et lié aux descendants d’autres familles d’exilés ayant abouti au Mexique, celles d’Andreu Nin ou de Victor serge. Tel ou tel courant le présentera sans doute comme ayant été son « partisan », mais il est resté en fait un héritier digne et sourcilleux de la tragédie du XX° siècle que nous payons en ce XXI°.
Nul doute qu’il n’était pas réductible à cette figure du « petit-fils » qu’il assumait intégralement. Esteban Volkow fut un véritable mexicain et a vécu sa vie au Mexique, jusqu’assez tard dans ce qui avait été la maison de Trotsky qu’il a ensuite gérée comme musée. Chimiste de réputation internationale, il a contribué de manière importante à la mise au point de la pilule contraceptive et de ses procédés de production.
