« S’unir, agir, discuter ». « Discuter, s’unir, agir ». « S’unir, discuter, agir ». « Discuter, agir, s’unir ».
Le collectif de rédaction d’Aplutsoc (Arguments Pour la Lutte Sociale) estime nécessaire d’envisager ces éléments, dans quelque sens que l’on tourne ou retourne la formule, car la situation du moment l’exige. Voici donc nos propositions en ce sens !
La crise politique ouverte en France, mais aussi la situation internationale avec la guerre de Poutine en Ukraine, ouvrent forcément la voie à des regroupements et des recompositions dans les mouvements et organisations politiques de gauche et écologistes. Des initiatives, appels et propositions sont faites ou vont avoir lieu. Pour Aplutsoc, qui se définit comme un centre de propositions, d’analyses, de discussions et d’action, c’est une bonne chose. Il nous semble nécessaire et utile de pointer quelques besoins.
Premièrement, c’est des sentiments du plus grand nombre qu’il faut partir. Le mouvement de défense des retraites et contre Macron est majoritaire. Voilà le fait majeur. Il s’oppose dans les faits aux conséquences du capitalisme et son contenu démocratique se confronte, de plus en plus durement, dans les faits, au régime de la V° République, à l’État, à la répression (Sainte-Soline, Vertbaudet !). Ce serait donc une erreur d’attendre qu’une majorité tienne des discours anticapitalistes et révolutionnaires pour tenter de donner à ce mouvement, maintenant, des perspectives : si l’on est anticapitaliste et révolutionnaire alors c’est cela qu’il faut faire.
A plusieurs reprises ces derniers mois, une puissante manifestation nationale contre Macron aurait été réalisable et surtout aurait constitué un moyen d’avancer vers l’extension des grèves. Cela est encore possible le 6 juin. Alors pourquoi pas ? Nous n’avons sans doute pas par nous-même, Aplutsoc, la masse critique qui nous permettrait déjà de déclencher un processus actif de réalisation d’une telle manifestation de masse. Mais qu’est-ce qui s’oppose à ce que des courants qui veulent réellement, non pas cultiver leur pré carré, mais aller vers l’affrontement social et démocratique, pèsent enfin ouvertement en ce sens ?
La question du pouvoir en France est posée : pas en 2027, pas pour les élections européennes, mais maintenant. Il serait irréaliste de ne pas partir de cette réalité.
Deuxièmement, il est nécessaire et utile que chacun reconnaisse (au-delà des explications qu’il peut avoir sur l’histoire ayant abouti à cela) qu’il n’existe pas aujourd’hui d’outil politique adéquat et suffisant à la représentation politique des exploités et opprimés et qu’en même temps l’aspiration à cela est large et que des discussions et tentatives existent dans de nombreux courants politiques. Démocratie et respect mutuel, écoute mutuelle, volonté d’apprendre les uns des autres, sont des nécessités vitales.
Troisièmement, l’accélération de la crise climatique, perceptible physiquement par tout un chacun, et la guerre de destruction de l’Ukraine engagée par l’impérialisme russe, nécessitent que les questions internationales soient discutées sans attendre, et pas en dernier point des ordre du jour nationaux. Nous pensons quant à nous que la forme actuelle de barbarisation du capitalisme et de domination impérialiste mondiale consiste dans la multipolarité impérialiste, le partage et le repartage du monde. L’impérialisme nord-américain n’est pas le chef d’orchestre, il en est juste l’instrument le plus bruyant. La résistance populaire ukrainienne réclame des armes : défendre son existence, ses aspirations démocratiques, son armement, c’est cela combattre l’union sacrée d’aujourd’hui qui s’aligne, sous couvert d’anti-impérialisme, sur la multipolarité impérialiste. De même que la question du pouvoir est posée en France, la question de la chute de Poutine, de façon immédiate, et celle du combat contre les blocs militaires et les dirigeants incendiaires des principales puissantes, se posent ou vont se poser.
Bref, la révolution n’est pas une idée pure, ni un grigri, mais le mouvement réel dans lequel, bon gré mal gré, la catastrophe mondiale, écologique, militaire, économique, pousse des centaines de millions de femmes et d’hommes. Elle s’appelle pour eux : démocratie, bien-être, dignité, ou comme le disent les manifestantes et les révoltés en Iran, « Femmes, Vie, Liberté ».
Le 22/05/2023.
Oui ouvrons le débat!
A mon avis, un aspect crucial de celui-ci est l’absolue nécessité de clarifier la relation, pour faire TRES simple, entre la nébuleuse « marxiste » et la nébuleuse « écolo ».
Longtemps très éloignées, ces deux nébuleuses se rapprochent à grande vitesse. C’est une conséquence de l’accélération et de l’approfondissement de la crise de la biogéosphère (ne la limitons pas à la crise climatique, qui n’en est qu’un aspect). Dans ce processus de rapprochement, l’ « effort » principal de « mise à jour » est et sera porté par la « nébuleuse marxiste », qui a nié cette crise jusqu’à très récemment. Mais la nébuleuse « écolo » a fait aussi un bout de chemin, en reconnaissant de plus en plus que c’est le « système » (parfois mais pas toujours qualifié de capitaliste) qui est le principal (mais pas unique) responsable de cette crise (anthropocène + capitalocène), et qu’il faut « changer le système ». Mais, et ce n’est pas étonnant étant données les racines (souvent libertaires et auto-gestionnaires) de ce mouvement, la tendance dominante de cet objectif de changement n’y est pas la « prise du pouvoir » mais la constitution de « petites unités » sociales, économiques et politiques, plus ou moins autonomes. Cette négation du rôle de l’Etat dans le fonctionnement actuel de nos sociétés ne peut mener qu’à des catastrophes: les « petites unités » en question (style Larzac ou Chiapas) ne feront pas le poids lorsque les Etats actuels décideront de les écraser ou de les balayer.
Aurions-nous les moyens de développer ces questions et de susciter le débat à ce sujet? Par exemple, ne pourrions-nous envisager la rédaction et la publication pour commencer, de trois brochures sur les thèmes suivants:
(1) l’impossible capitalisme vert (version abrégée et actualisée de l’excellent livre de Daniel Tanuro);
(2) que signifie « sortir du capitalisme »? (c’est-à-dire pas « changer le gouvernement », mais modifier fondamentalement le fonctionnement de la société, p.ex. en supprimant la Bourse, etc.);
et (3) premières mesures révolutionnaires (que faire immédiatement après la prise du pouvoir pour se donner les moyens d’empêcher un retour rapide en arrière, comme dans toutes les dernières « révolutions », arabes ou autres, qui n’ont en fait jamais vraiment pris le pouvoir).
A mon avis, les délais que nous laisse la crise de la biogéosphère vont être très courts, et il paraît fort utopique de croire à la construction d’une « internationale rouge et verte » avant que cette crise explose et dissocie tous les liens entre groupes humains à toutes les échelles. Mais ne nous y trompons pas: les oligarchies actuellement au pouvoir dans le monde entier se préparent, et depuis longtemps déjà, à cette perspective. Je pense que le 21e siècle ne sera pas celui des révolutions (c’était la tâche au 20e siècle du mouvement ouvrier, qui s’en est montré incapable de manière durable), mais celui des guerres civiles, et c’est à elles qu’il faudrait avant tout se préparer, y compris pour « après l’effondrement ».
Alain Dubois
23 mai 2023
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COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DE L’ORDRE
Paris, le 17 mai 2023
A l’occasion de la discussion sur le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de la justice 2023-2027, la Commission pénale du Barreau de Paris a présenté, lors de la séance du Conseil de l’Ordre du 16 mai 2023, un rapport relatif à l’article 3 du projet de loi et de programmation du ministère de la justice 2023/2027 déposé au sénat le 3 mai 2023.
Sur le fondement de ce Rapport, le Conseil de l’Ordre des avocats de Paris entend formuler les observations suivantes :
…..5. Surtout, l’article 3 du projet prévoit l’activation à distance de tout appareil électronique dont les téléphones portables en vue d’une captation de son et d’image.
6. Cette possibilité nouvelle de l’activation à distance de tout appareil électronique dont le téléphone portable de toute personne qui se trouve en tout lieu constitue une atteinte particulièrement grave au respect de la vie privée qui ne saurait être justifiée par la protection de l’ordre public. En outre, le projet n’interdit pas, par leur collecte, l’écoute des conversations dans son cabinet, entre l’avocat et son client, même si leur transcription est prohibée. Il s’agit-là d’une atteinte inadmissible et contraire au secret professionnel et aux droits de la défense.
Ces dispositions apparaissent contraires à la Constitution, à la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales ainsi qu’à la Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne.
https://www.avocatparis.org/communique-du-conseil-de-lordre
La convergence en acte :
« Si vous attaquez le FRET #SNCF, on deviendra méchants ! » échanges entre les #cheminots et le Ministre des Transports Clément Beaune
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