Le 23 octobre 2022, la Campagne socialiste de solidarité avec l’Ukraine (USSC) a organisé depuis les Etats Unis, un meeting donnant la parole à la marxiste indienne Kavita Krishnan. Le même jour une réunion nationale d’APLUTSOC à Paris s’est conclue en diffusant la visio- conférence de ces camarades américains.
Nous proposons une traduction des transcriptions, disponibles sur le site d’Oakland Socialist (voir nos liens), de l’intervention de Kavita Krishnan et de sa présentation par John Reimann. Plusieurs camarades ukrainiens du Sotsialnyi Rukh ont pu participer à cette réunion, leurs interventions ainsi que les réponses de Kavita Krishnan sont disponibles en anglais sur le même site. Nous espérons les publier en français prochainement.
John Reimann (président de séance )
Nous souhaitons la bienvenue à tous à cette réunion de la Campagne socialiste de solidarité avec l’Ukraine (Ukraine Socialist Solidarity Campaign – USSC).
L’un de nos objectifs est d’aider à rassembler la gauche du monde entier, la gauche qui se dresse selon ses principes et s’oppose non seulement au capitalisme et à l’impérialisme américains, mais aussi à ceux de la Russie et de la Chine. Nous pensons qu’il est particulièrement important d’établir ces liens entre ce qu’on appelle « le Nord global et le Sud global ». Et c’est en partie pour cette raison que nous sommes particulièrement heureux d’accueillir Kavita Krishnan.
Kavita a été une dirigeante du mouvement étudiant en Inde. Elle a mené campagne contre le viol des femmes indiennes, puis elle a rejoint et est devenue une dirigeante du Parti communiste indien marxiste-léniniste (CPI-ML). En septembre de cette année, elle s’est prononcée contre le soutien de ce parti aux régimes de Xi et de Poutine, surtout en ce qui concerne la répression des Ouïghours et l’invasion de l’Ukraine. Et cela n’est pas facile de défendre les principes contre le confort du consensus. Indépendamment de tout le reste, je pense que nous devons reconnaître l’immense courage et l’intégrité dont Kavita a fait preuve pour prendre cette position. Donc, pour toutes ces raisons, nous sommes extrêmement heureux d’accueillir Kavita, et nous espérons que ce sera une première étape dans notre collaboration.
Kavita Krishnan
Merci. Oui, c’est un réel plaisir d’être ici. J’apprécie particulièrement cela parce que cela n’a pas été facile. Perdre ce que je pensais être mon foyer politique, et qui avait été mon foyer politique pendant les trois dernières décennies. Et ce qui compense cette perte assez calamiteuse pour moi, c’est la découverte d’une autre communauté, avec laquelle je n’ai pas été en contact auparavant, qui est la communauté de ceux de gauche qui, tout en s’engageant pour un avenir au-delà du capitalisme, reconnaissent la situation dans laquelle se trouve le monde en ce moment, reconnaissent que nous ne pouvons pas aborder 2022 avec les mêmes formules que nous avions en 2003. Le monde maintenant est différent. Il y a d’autres dangers aujourd’hui. Et il y a d’autres forces dans le monde en dehors de l’impérialisme américain, des forces qui représentent un clair danger pour la démocratie et qui ne sont pas seulement impérialistes, et oligarchiques, mais aussi complètement à l’extrême-droite.
Je vais donc vous expliquer ce que je veux dire par là tout de suite, comment je vois ces choses et comment elles sont perçues en Inde. Mais juste avant cela, je voulais dire mon soulagement du simple fait de trouver d’autres personnes aux prises avec cette situation de consternation. Cette situation où nous sommes consternés de trouver une grande partie de la gauche mondiale, tant de voix influentes dans la gauche mondiale avec lesquelles nous avons grandi en les respectant profondément, ainsi qu’un tas de sites Web et autres lieux où les gens vont pour chercher des perspectives de gauche sur tant de choses, qui semblent tous partager beaucoup des positions d’extrême droite, en ce moment ; c’est tout à fait déconcertant. Je pense donc que avec ceux qui éprouvent ce sentiment de consternation et ceux qui sont aux prises avec cette situation… eh bien, nous y sommes ensemble et ça va un peu mieux.
Mais je voulais rapidement préciser qu’il existe de nombreux courants de gauche en Inde. Et je commencerai par parler de la situation indienne dans laquelle nous nous trouvons au-delà de la seule gauche. Je voulais clarifier pour commencer que dans le principal type de courants de gauche en Inde, il y a deux partis appelés Parti communiste indien et Parti communiste indien-marxiste, le CPI et le CPI-M. Ils partagent plus ou moins des orientations similaires et sont dans un positionnement politique voisin sur la plupart des questions. Et ils ont participé à plusieurs gouvernements à divers moments dans des États et en Inde. Le CPI-ML auquel j’appartenais est un courant différent et, en général, porteur de meilleures positions que le CPI et le CPI-M ; beaucoup d’entre vous connaissent peut-être Vijay Prashad qui est au CPI-M et qui est une figure de la gauche internationale.
Le CPI-ML a en fait généralement adopté une meilleure position sur de nombreuses questions, tant au niveau national qu’international, une position plus démocratique. Il n’est donc pas tout à fait exact de dire qu’ils soutiennent Poutine. Ils ne l’ont pas fait. Ils ont dit : « Nous condamnons l’invasion ; nous sommes aux côtés de l’Ukraine ». Vous le savez, j’ai écrit sur les Ouïghours et ce qui leur arrive dans le magazine du parti, etc. Tout cela allait bien. Mais là j’ai été troublée de constater que nous semblons avoir l’habitude d’équilibrer cette solidarité et ce soutien, de le compenser, avec un besoin de dire en quelque sorte : « Oh, mais l’impérialisme américain est également fautif. Il y a une visée de l’OTAN. C’est l’Amérique qui profite le plus de cette guerre », et nous montrons donc moins de solidarité, une solidarité moins significative et exploitable que nous ne l’avons fait quand c’était l’Irak, l’Afghanistan ou le Vietnam.
Ce que je veux dire par solidarité significative et exploitable, c’est que la sphère des médias indiens et des médias sociaux est complètement inondée de la propagande de Poutine. C’est la pensée dominante des lignes éditoriales. À l’extrême droite, il y a un énorme soutien à Poutine ; dans cette extrême droite, réceptacle du fascisme suprémaciste hindou, il y a un énorme sentiment d’identification avec Poutine et son projet politique, j’y reviendrai. Mais au-delà de cela, dans les communautés minoritaires comme la communauté musulmane, là aussi, il y a une sorte d’énorme acceptation de ce sentiment d’identification, parce que la Russie est considérée comme un challenger de l’impérialisme américain. Il y a aussi beaucoup de sentiments pro Poutine. Il y a beaucoup de justifications de la guerre, qui sont très, très répandues.
Et bien sûr, à gauche… il y a un discours formel, disant que « Nous voulons que la guerre se termine ; nous sommes, bien sûr, contre la guerre ; la guerre n’est jamais juste ». Mais au CPI et au CPI-M après ces déclarations, il y avait toute sorte d’arguments du style « la guerre se produit à cause de l’OTAN ». Ces partis sont assez engagés dans l’apologie de la Russie et de la Chine comme les adversaires de l’Amérique dans le challenge de la multipolarité. Et comme vous le savez, la Chine est appelée « socialiste » et tout ça…
Donc, le fait est qu’avec le CPI-ML, ce que j’ai ressenti, c’est que nous essayions en quelque sorte de concilier deux positions. En même temps, nous n’avons pas été en mesure de dire clairement que nous devrions anéantir cette désinformation, nous devrions reconnaître qu’elle existe et nous devrions être très actifs pour dénoncer les mythes qui sont propagés et qui changent ce qui est.
La propagande de Poutine s’est développée à travers différentes phases. Ainsi, les gens oublient que juste avant le début de la guerre, tout le monde à gauche disait : « C’est de la guerre psychologique du côté américain. Ça ne va pas arriver… il n’y aura pas d’invasion. » Je me souviens de ces conversations avec mes propres camarades, mais ils ne s’en souviennent plus parce qu’ils sont passés à autre chose. Et vous savez cette partie est oubliée. Jusqu’au jour où l’invasion s’est produite, la télévision russe disait « il n’y aura pas d’invasion. C’est de la propagande américaine ». Je pense donc qu’il y a changement dans la nature des choses, et le besoin…
Je me souviens de 2003, j’étais une militante politique active à gauche dans le CPI-ML. Et je me souviens que nous avions consacré des articles entiers dans des revues, nous avons produit des brochures et ainsi de suite dans différentes langues, démystifiant les prétentions américaines en faveur de la guerre . Nous ne faisons plus rien maintenant, sinon publier une petite déclaration ici ou là. Il n’y a donc pas vraiment, comme je l’ai dit, de véritable solidarité. En fait, il y a ce refrain du « qu’est-ce qu’on peut faire? Nous avons fait ce que nous pouvions faire ! Nous avons nos priorités ici en Inde, et nous ne pouvons rien faire de plus ! ».
Il y existe des ambassades. Quand la Russie bombarde des civils,pourquoi ne pouvons-nous pas manifester là-bas ? De même, avec la Chine : le problème était une tendance à critiquer la Chine comme si c’était l’expression d’une sorte de reproche fraternel d’un communiste d’une autre formation de gauche. Donc c’était une critique de la Chine car « c’est le socialisme qui est sorti des rails », ou qu’ « elle s’est éloignée de ses idéaux ». Et ça existe toujours… Cela pouvait être accompagné de l’attente d’un changement produit par « la sagesse des dirigeants du PCC chinois » et ainsi de suite. C’est délirant en ce moment. Et le fait est que, en tant que formation de gauche, vous pouvez regarder la Chine et analyser ses politiques en termes de gauche, en termes de « elle n’est pas socialiste, à quel point est-elle socialiste », etc. Le fait est qu’en termes du mal réel qu’elle cause, car elle fait du mal dans le monde et bien sûr en particulier dans la région où se trouve l’Inde, elle est un exemple de régime autoritaire avec des politiques ouvertement islamophobes… comme chez nous et, et aussi, bien sûr, la suppression complète de la dissidence, la refonte complète de l’idée de citoyenneté et le nationalisme. Ainsi, la rhétorique de l’anticolonialisme et de l’anti-impérialisme sont utilisées pour promouvoir une certaine idée de la « Chine » et de « l’appartenance à la Chine », pour dire aux Chinois qu’essentiellement, leur travail en tant que citoyens est d’obéir. Et ainsi transformer la notion de citoyenneté en tant que citoyen porteur de droits en quelqu’un qui a un devoir envers l’État et le Parti communiste.
Et en particulier, maintenant, nous avons vu dans les derniers documents du Congrès du PCC que le Parti communiste et Xi, et la Chine en tant que pays, tout cela est fusionné dans la seule figure de Xi. Et donc un devoir d’obéissance est dû à Xi, et cela devrait être quelque chose auquel nous devrions prêter attention, car, bien sûr, le régime en Inde ne prétend pas être de gauche ou communiste. C’est le contraire. C’est un régime d’extrême droite. C’est un régime suprémaciste hindou. La principale formation fasciste dont il est issu est en fait un produit des années 1920 et est né aux côtés du fascisme européen de cette époque, et il est assez explicite dans sa dette envers ce fascisme, tout en ayant des caractéristiques très spécifiquement indiennes. Mais en même temps, alors qu’ils ont toutes ces caractéristiques et ces spécificités indiennes, ils n’ont pas dépassé les leçons que dispense cet État totalitaire autoritaire, juste à côté. Donc, ils apprennent à partir de là, des méthodes de contrôle à la fois politiques et technologiques, ils empruntent la technologie de reconnaissance faciale, utilisée pour surveiller les minorités, pour surveiller les personnes dans les zones de conflit, pour surveiller les dissidents, surveiller les manifestants à Delhi, tout cela. Et en même temps s’est développé tout un discours, que Modi partage aussi, sur les droits dominants. « Nous devrions parler de devoirs. » « Nous tous, nous devons faire notre devoir. Vous devez donc faire votre devoir de citoyen ».
Il étudie également de très près la manière dont la Chine justifie son incarcération des Ouïghours et ses camps de concentration de masse en utilisant la rhétorique de la guerre contre le terrorisme.
J’ai donc découvert que même si le CPI-ML avait formellement des positions correctes par opposition au CPI-M, elles ne se concrétisaient pas. Si vous lisez Vijay Prashad à ce sujet, il dit: « Eh bien le traitement des Ouighours, c’est de l’éducation. Vous savez, l’éducation est quelque chose que tout le monde fait. N’était-ce pas le cas en Amérique avec les peuples indigènes ? ». Les gens disent : » Mais c’était raciste, et c’était génocidaire, non ? » Et il dit : « Comment osez-vous me traiter de raciste et de génocidaire ! Je pense que nous devons sortir le peuple Ouïghour de son retard et c’est ce que fait la Chine ». Il y a donc cette comparaison explicite avec des précédents absolument génocidaires, qu’il approuve, semble-t-il. Mais il dit, « Mais quand la Chine le fait, ce n’est pas un génocide. C’est juste de l’éducation vous savez, c’est comme combattre les castes en Inde », ce type de comparaison. Alors, est-ce que nous avons obtenu l’identité de l’Islam en tant que religion ? Je veux dire, celles-ci sont comparés à la hiérarchie des castes. Qu’est-ce que c’est ? Comment cela marche-t-il ? Comment ne pas voir le lien entre Xi disant, comme il l’a fait à plusieurs reprises, « l’Islam en Chine doit être de caractère chinois ».
C’est exactement ce que dit le RSS (1) en Inde. Les fascistes suprématistes hindous en Inde ont toujours dit que les musulmans ont une allégeance envers un État qui n’est pas indien. Et donc, ils ne peuvent vivre en Inde que s’ils s’indianisent eux-mêmes. Et cela signifie essentiellement adopter le critère nationaliste hindou/non hindou, qui est assimilé au nationalisme indien par le suprémacisme hindou. Donc, les similitudes entre ceux-ci sont tout simplement impossibles à ignorer par toute personne honnête, et il ne s’agit pas seulement d’un point de vue moralement supérieur. Je dis que pour comprendre ce qui se passe en Inde et le combattre, vous devez voir ce qui se passe dans votre région et établir ces liens très réels. Si vous vous contentez simplement de dire : « Oh, les BRICS (2) forment un défi multipolaire ; comme c’est fondamentalement merveilleux, c’est un si merveilleux défi au mal, à l’hégémonie impérialiste américaine » etc. alors vous ignorez le caractère politique des régimes qui composent les BRICS. Et vous n’êtes pas disposé à voir ce qu’ils apprennent les uns des autres, et comment vous devez vraiment comprendre cela pour pouvoir également vous battre efficacement ici, chez vous.
La position du CPI-ML, bien sûr, n’était pas celle-là. Ils ne diraient pas ces choses sur les Ouïghours. Mais le fait est qu’ils veulent bien d’une déclaration de pure forme sur les Ouïghours, placée quelque part dans un document ou autre, mais pas, comme je l’ai dit, d’une solidarité concrète et significative. Lorsque vous découvrez des nouvelles des Ouighours, lorsque vous trouvez des détails dans le New York Times à ce sujet, avec des photographies et des preuves et des discours et des documents, des rapports de police, dans des dossiers de police divulgués sur les Ouïghours, la chose naturelle à faire serait que vous alliez manifester à l’ambassade de Chine en disant que nous exigeons des réponses à cela. Ce n’est rien, c’est, bien sûr, symbolique, et vous savez, c’est aussi formel, mais c’est une action que l’on devrait engager ; on devrait l’entreprendre ; on devrait essayer de mobiliser des personnes partageant les mêmes idées à gauche partout dans le monde pour le faire, car c’est ce qui est dû aux victimes. Si vous ne le faites pas, alors vous laissez le récit dominant à gauche être exactement ce qu’il est actuellement, c’est-à-dire que sur la plupart des sites Web de la gauche dans le monde, vous avez essentiellement des justifications juridiques pour la Chine, le genre de propagande selon laquelle tout cela n’est que des fakes news américaines etc. Tout est invention. Ou silence. Donc, oui, j’avais l’impression que cela devait changer.
Je vais vous dire comment la discussion se déroule du côté ML de la gauche, qui est le meilleur de la gauche que vous puissiez rencontrer en Inde : l’argument central était que la multipolarité est une bonne chose en soi. Et ce, quel que soit le caractère démocratique ou fasciste ou autoritaire des régimes qui composent cette multipolarité défiant l’unipolarité américaine. Et cela, incluant, bien sûr, Modi et le fascisme de l’Hindutva, notre priorité nationale que nous devons combattre en Inde. Cela signifie, parce que ce régime peut avoir des relations dans les BRICS, mais principalement s’aligne sur l’impérialisme américain afin de contenir la Chine, que notre centre de gravité international de base, à partir duquel on va analyser, relativisera tout cela, en gardant à l’esprit qu’il faut maintenir l’équilibre multipolaire en s’opposant à l’impérialisme américain. Notre solidarité pour la multipolarité devra tempérer notre solidarité internationaliste envers l’Ukraine, ne devra pas renverser l’équilibre, ne devra pas finir par saper notre intérêt national, notre priorité nationale. C’est donc un argument très alambiqué et très étrange, qui implique essentiellement qu’il faut alors rationner sa solidarité, où qu’elle soit placée. Vous n’en donnerez pas à la Syrie, vous en donnerez un peu à l’Ukraine, vous en donnerez un peu aux Ouïghours, mais vous ne devriez pas en donner tellement car cela finirait par déséquilibrer un rapport de force imaginaire dans le monde.
Et j’ai l’impression que c’est une corruption idéologique « réaliste » de la compréhension marxiste ou léniniste du monde par ce langage de polarité et d’équilibre… Depuis quand est-ce le travail de la gauche d’imaginer que nous sommes en mesure de maintenir cet équilibre des forces et cette polarité ? C’est le travail des classes dominantes, de rivaliser entre elles. Pour que nous prenions partie dans cette rivalité, quel genre de léninisme en donne l’exemple ? Quel genre de marxisme est-ce ? Notre travail devrait être de soutenir les peuples en difficulté. Et puis l’argument viendra que, « Oh, mais l’Ukraine, vous savez, elle reçoit tout cet argent et toute cette aide, des matériels militaires et ainsi de suite de l’OTAN, de l’Amérique, et ceci et cela », mais le fait est que vous ne pouvez pas simplement dire : « Oh, je souhaite que les Ukrainiens soient capables de défendre avec succès leur unité et leur souveraineté. Mais je ne suis pas vraiment content si je n’ai pas mon mot à dire sur la façon dont ils le font . Et je suis libre de désapprouver le fait qu’ils prennent des armes où ils les obtiennent ». Cela est vraiment une sorte de jeu mental étrange auquel vous jouez ; un jeu dans lequel vous pensez que vous devez garder vos mains propres. Et vous ne devriez pas dire : « Certes l’Amérique a le devoir d’apporter de l’aide, mais elle aurait dû apporter ce type de soutien à de nombreux endroits, y compris la Syrie, et empêcher le génocide » . Mais plutôt nous devrions être en train de pousser ces pays qui ont les ressources pour aider, à faire plus, pas moins.
Et il y a l’idée que l’Amérique en bénéficiera, que l’Amérique y gagnera, mais si ce n’est pas le cas, eh bien, l’Ukraine en profitera parce que sa survie dépend essentiellement de la résistance et de la victoire et cela concerne aussi sa propre politique économique. C’est à la gauche ukrainienne et aux travailleurs ukrainiens de lutter et, quand ils auront un pays libre où ils n’auront plus besoin d’aller combattre pour protéger leur pays et leur peuple, et qu’ils seront capables de se concentrer sur ces tâches, ils le feront. Alors, pourquoi cela devrait-il être une raison pour nous de marchander notre solidarité en ne proposant que ce genre de chose tiède : « Nous aimerions que l’Ukraine gagne… mais ».
L’autre chose qui, je pense, est importante, et qui nous manque complètement dans la gauche indienne et probablement dans toute la gauche indienne : il n’y a presque aucune étude sur la manière dont les forces mondiales d’extrême droite travaillent réellement ensemble et ce que cela signifie pour votre compréhension du monde, parce que vous ne pourriez pas continuer à parler de multipolarité, si vous deviez vraiment reconnaître la dynamique de l’extrême-droite mondiale. La gauche indienne est prête à reconnaître cela pour autant qu’elle est capable de voir comment les suprémacistes hindous d’extrême droite indien aiment Trump. Ils aiment Netanyahu. Ils aiment Israël et tout ça.
La gauche ne veut pas voir que les mêmes forces aiment aussi Poutine. Les suprémacistes disent littéralement : « Poutine va créer cette Russie unie, il va recréer l’État civilisationnel russe indivisible. Et c’est exactement ce que nous voulons faire, nous voulons créer une sorte d’ Etat de civilisation mythique et indivisible ». L’extrême droite en Inde, le suprémacisme hindou en Inde, se sentent en droit de l’imposer. Ils pensent que l’Etat de la civilisation hindoue englobera tout, de l’Afghanistan à la Birmanie, au Sri Lanka, au Népal, s’étendra à tous les voisins de l’Inde, essentiellement le Pakistan, le Bangladesh, bien sûr. Ainsi l’idée que ce « tout » unifié a été démembré s’empare du corps politique. C’est très courant chez les suprématistes hindous. Et c’est exactement ce langage que Poutine et ses divers idéologues utilisent. Les idéologues fascistes ont parlé de la Russie comme de cet organisme qui a été démembré et qui doit être reconstitué. L’annexion de l’Ukraine, encore une fois, est cruciale pour cette vision.
L’autre chose est qu’il y a des liens réels entre ces fascistes. Par exemple, Dugin, qui fait référence à qui, vous savez – la gauche en Inde ne semble pas disposée à voir qu’il s’agit d’un idéologue fasciste auprès de qui se cultive activement l’extrême droite indienne. Alors ils se réfèrent à lui comme un philosophe politique, une sous-sorte de philosophe politique de droite, comme une version eurasienne de Huntington. Je n’aborderai même pas sa relation réelle avec Poutine.
Il est important de comprendre d’où viennent ces idées. Ainsi, le fait que les discours de Poutine soient conçus pour plaire non seulement à l’intérieur de la Russie, mais à l’extrême droite à travers le monde, en disant dans chacun de ses discours, ou à plusieurs reprises, ce que dit Dugin depuis longtemps : « Nous avons besoin d’une expression anti-impérialiste et multipolaire pour défier l’hégémonie américaine ». Qu’est-ce que l’hégémonie américaine et occidentale ? Il s’agit, dans ce cas, essentiellement de ces valeurs libérales et des droits de l’homme et de la démocratie. Les « États de civilisations du monde », qui incluent la Chine, qui incluent l’Inde hindoue, qui incluent la Russie, qui incluent les États arabes, et ainsi de suite, vous savez, les talibans, ils ont tous le droit fondamental de faire ce qu’ils veulent sans avoir à prendre en compte ces valeurs occidentales, les droits de l’homme, la démocratie. Ce sont, selon eux, des valeurs occidentales qu’il serait gravement erroné de vouloir universaliser.
Et donc si vous y prêtez attention, alors nous pouvons constater que Xi Jing Ping a, en fait, dit exactement la même chose, à plusieurs reprises : « Écoutez, nous sommes tous présomptueux, il y a la démocratie, mais c’est à nous de décider ce que signifie la démocratie. Personne ne nous défie en Chine, la majorité du peuple chinois est avec nous. Donc, c’est au peuple de notre pays de décider qui est démocrate, qui ne l’est pas. Et qui êtes-vous pour dire que cela doit être une sorte de test électoral que vous devez réussir et que le leadership doit changer et ainsi de suite. Ce n’est pas comme ça qu’on fait les choses en Chine ». La Russie dit absolument la même chose. Modi et Amit Shah, qui est le bras droit de Modi, disent cela très explicitement en matière de respect des droits de l’homme, « Nous n’acceptons pas ces normes occidentales des droits de l’homme. Les idées indiennes sur les droits de l’homme décrivent la famille indienne comme cet endroit merveilleux où, dans le village indien non moins merveilleux, on prend soin des couches les plus faibles de la société, on prend soin des femmes et des enfants ». Il parle essentiellement de la hiérarchie des castes. La réalité qui peut être assez horrible, est très éloignée de la façon dont il décrit la hiérarchie des castes et des sexes, mais ce qu’il défend est un point central, car il a parcouru l’Inde plusieurs fois. Son premier éditeur anglais était basé à Goa, qui est aussi une plaque tournante de l’Hindutva, les forces de droite du pouvoir suprématiste hindou. Et donc il dit ouvertement, « il y a cette Bête l’antéchrist, Satan. c’est Kali Yuga ». Kali Yuga est le nom en termes mythologiques hindous, d’un monde bouleversé. Et cela a une signification très spécifique où, fondamentalement, toute la hiérarchie est bouleversée. Et les castes opprimées sont au pouvoir et les femmes sont au sommet. Et c’est fondamentalement la règle, vous savez, les castes qui sont nées pour gouverner sont celles d’en bas.
C’est donc un épouvantail, qui est censé être le monde moderne d’aujourd’hui. C’est censé être un spectre du début de la destruction. Fondamentalement, la société est en plein désarroi. Et donc vous avez besoin d’un personnage apocalyptique pour venir la réparer. Donc, il se réfère littéralement à Kali Yuga, la Bête, l’Antéchrist et tout cela. Il s’agit de renverser la hiérarchie des castes. Dugin le dit : » L’extrême droite hindoue, Hindutva, force l’ascension de Modi ». Tout cela concernerait essentiellement la multipolarité civilisationnelle dont nous parlons ? Non, pendant que cela se passe ici, vous avez aussi cela en Amérique.
L’administration Biden envoie des fonds à l’Ukraine et des armes à l’Ukraine. Qui s’y oppose en Amérique ? Ce sont les partisans de Trump. Ne sommes-nous pas capables de voir la signification politique de cela ? Cela ne nous importe-t-il pas du tout ? Si on parle le langage de la multipolarité, ce que je conteste et ce qui est maintenant largement assimilé par la gauche, celui-ci est complètement utilisé par l’extrême droite. Et cela nous empêche de voir ce qui se passe à l’intérieur de l’Amérique, par exemple, où vous avez une extrême droite, qui considère Poutine et divers fascistes de pouvoir, de droite, partout dans le monde comme leurs amis, qui ont de réels liens matériels avec eux. Nous savons d’où vient l’argent de Trump. Et c’est quelque chose qui devrait nous déterminer, non? N’importe qui à gauche en Amérique, puis dans le monde, devrait choisir : « Voulons-nous être du côté des partisans de Trump et dire, il ne devrait pas y avoir toutes ces armes envoyées en Ukraine ? » Ou devrions-nous être du côté de l’Ukraine et dire : «Prenez les armes autour de là où vous vivez, nous avons besoin de vous pour gagner, nous avons besoin de vous pour survivre, et nous avons besoin de la défaite de la Russie, nous avons besoin de l’échec de cette invasion fasciste très cruciale de Poutine ».
Donc je vais conclure en disant que, pour moi, combattre le fascisme en Inde, c’est reconnaître l’existence de cette extrême droite fasciste mondiale et je pense qu’il était difficile pour mes camarades de le comprendre. Pour moi, ces enjeux internationaux et la priorité nationale, je n’arrivais pas à les ranger dans des cases différentes et à tout séparer dans ma tête de cette façon. Donc, l’urgence est de combattre en Inde contre une extrême droite fasciste mondiale présentant une unité de but et une unité de langage croissantes et une synergie idéologique.
J’ai ressenti une urgence, la même urgence de reconnaître le fascisme en Inde, et l’urgence de soutenir tous ceux qui luttent contre le fascisme, peu importe où ils se battent, dans quel pays, dans quel coin du monde. Les femmes et le peuple d’Iran se battent contre le régime Iranien ? Eh bien, vous savez, l’Iran fournit des armes à la Russie. Nous devrions reconnaître que de plus en plus, les peuples du monde devraient trouver des moyens communs de reconnaître leur ennemi. De reconnaître qu’une victoire sur Poutine est une victoire pour tous ces peuples, une victoire sur Modi, sur Trump, sur Ali Khamenei… Et une défaite pour Poutine, de même, est une défaite pour toutes ces forces. Donc, nous devrions le comprendre. Et c’est une clarté beaucoup plus politique. C’est une position claire, politiquement et moralement, plutôt que cette position alambiquée de la « gauche » qui s’adapte et calibre sa solidarité sur la base d’une certaine idée d’équilibre et de multipolarité.
A suivre
Notes
1 RSS : Le Rashtriya Swayamsevak Sangh, (en français, Organisation patriotique nationale), est un groupe nationaliste hindou paramilitaire, fondé pour forger l’unité de la communauté hindoue, lutter contre le colonialisme britannique et supprimer le séparatisme musulman. Le RSS s’inspire des groupes fascistes européens depuis les années 1920.
2 BRICS: désigne un groupe de cinq pays qui se réunissent depuis 2011en sommets annuels : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud (en anglais : Brazil, Russia, India, China, South Africa).
Pour un aperçu des différents courants historiques au sein du mouvement ouvrier et anti-impérialiste en Inde, nous recommandons le chapitre « Marxisme et anti-impérialisme en Inde » sur Marxists.org qui fournit une riche documentation.
Article très intéressant, merci.
Je n’ai pas compris si la camarade indienne est-elle encore membre du PC marxiste-léniniste, ou l’avait quitté en raison de ses désaccords?
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Elle l’a quitté, après avoir été longtemps sa « dirigeante femme ».
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Du coup, elle a rejoint/fondé une autre organisation, ou a-t-elle l’intention de le faire?
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Non, pas encore. Elle est en phase de réflexion et de redécouverte d’une autre façon de considérer le monde. Donc de comment s’organiser …!
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Créer un embryon d’internationale communiste démocratique révolutionnaire avec tous les groupes qui peuvent sincèrement prétendre être dans cette optique?
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« Internationale communiste démocratique » aux côtés de groupes défendant l’économie d’armement et de guerre des impérialistes Biden-Macron ??
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En réponse au camarade D. Coquema :
Aplutsoc me semble au moins avoir le mérite d’essayer de mener une réflexion de fond sur la guerre en Ukraine, en explorant aussi bien l’aspect théorique-historique (« politique militaire prolétarienne » des derniers écrits de Trotsky, description et analyse de l’activité des groupes trotskystes dans différents pays lors de la 2nde guerre mondiale) que les prises de position des camarades ukrainiens se revendiquant du trotskysme ou de l’anarcho-communisme.
Ce travail n’est pas fait par la TCI. Aucun camarade ukrainien n’a pris la parole lors de la conférence internationale contre la guerre et l’exploitation. La position de la TCI se résume à un pacifisme qui est une pétition de principe et ne s’embarrasse pas de considérations concrètes sur la nature de la guerre en Ukraine, les forces en présence, les conséquences de l’arrêt de la guerre ou de sa poursuite pour les travailleurs d’Ukraine. Le régime de Poutine n’est pas analysé. Ce qui va de pair avec le « cadavre dans le placard » de l’absence de prise en compte de la thèse de Trotsky sur la « politique militaire prolétarienne » qu’il a développée juste avant sa mort. Le nazisme et le fascisme, des régimes d’oppression capitaliste de même valeur et gravité que les autres?
A cet égard, la « Tribune des travailleurs » du 2 octobre dernier (TT 363, p. 14) est éloquente : « Si techniquement c’est le régime de Poutine qui a suscité la guerre en Ukraine, elle s’inscrit comme le maillon d’une chaîne qui voit, depuis la dislocation de l’Union soviétique, la mainmise grandissante de l’impérialisme américain à la fois sur l’économie mondiale et sur l’organisation de la planète entre Etats. »
Loin de moi toute naïveté quant aux intérêts des puissances impérialistes occidentales dans cette guerre (débouché du marché ukrainien, main d’oeuvre bon marché, ressources en lithium, en terres fertiles…). Cependant, l’enjeu pour les travailleurs ukrainiens – tel qu’ils semblent le comprendre, d’après les témoignages que nous avons -, en dépit des attaques du gouvernement Zelenski contre leurs droits, est bien, dans un premier temps, la défense armée contre l’oppression « rashiste » du régime de Poutine, qui irait encore plus loin dans la destruction des droits démocratiques fondamentaux des Ukrainiens si son armée de soudards wagneriens et d’officiers corrompus était victorieuse. Inversement, si Poutine est battu militairement, cela créerait un terrain favorable à une nouvelle révolution russe.
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Nous avons bien compris ton besoin d’internationalisme et d’organisation, tu trouveras d’autres éléments d’information sur la méthode de notre « centre politique » à la suite de ton commentaire de l’article en hommage à François Chesnais.
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« l’absence de prise en compte de la thèse de Trotsky sur la « politique militaire prolétarienne » qu’il a développée juste avant sa mort. Le nazisme et le fascisme, des régimes d’oppression capitaliste de même valeur et gravité que les autres? »
Manque de bol, Rémy Victor, dans le même texte dont tu parles, Trotsky dit expressément que prendre position pour les « fameuses démocraties » française et anglaise, c’est à dire elles aussi des pays impérialistes , c’était trahir les intérêts ouvriers !! Et donc, aujourd’hui, courir derrière les économies d’armement et de guerre de l’OTAN, sur les os des peuples ukrainien et russe, c’est trahir les intérêts ouvriers et faire du campisme pro-impérialiste contre l’internationalisme prolétarien défendu par la TCI ( « troupes russes hors d’Ukraine », « Pour une Ukraine libre et souveraine », « Dissolution de l’OTAN », « Troupes françaises hors d’Afrique »)
Plus que jamais, comme l’expliquent Liebknecht, Lénine et Trotsky, l’ennemi principal reste dans notre propre pays !
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Alors, que je sois bien explicite : ma perspective n’est aucunement la défense des régimes politiques parlementaristes ou présidentialistes à la française, garants de la propriété privée des moyens de production. Mais la défense des libertés publiques et des protections contre l’arbitraire qui peuvent exister au sein de ces régimes, et la défense du droit des nations à disposer d’elles-mêmes, et à repousser l’invasion de l’armée d’une dictature mafieuse, y compris avec l’aide du diable, ça, j’y suis favorable, sans en faire une fin ultime. Qu’est-ce que tu ferais, si tu étais Ukrainien?
Par ailleurs, au grand jeu des citations et de l’interprétation des positions de Lénine et Trotsky, il me semble que le dernier article de P. Morsu vaut le coup d’oeil : https://aplutsoc.files.wordpress.com/2022/11/2022-11-08_ukraine_morsu.pdf
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Commence par caractériser correctement la France, la GB, l’Allemagne pour ce qu’ elles sont, à savoir des pays impérialistes au sens de Lénine.
Et comme l’explique Trotsky dans le Manifeste d’alarme de 1940, pourtant à
contre Hitler et Mussolini les agresseurs, la classe ouvrière n’a pas à défendre son propre impérialisme, se réclamant pourtant de la « démocratie » mais au contraire à le combattre. L’ennemi principal reste toujours dans notre propre pays !
Evidemment LO qui considère toujours la Russie comme un Etat ouvrier dégénéré dit n’importe quoi, Poutine ( contrairement à Xi Jinping) dénonçant notamment Lénine comme étant le père d’une Ukraine indépendante et souveraine.
la Russie est bien un pays capitaliste depuis 1991 mais de type mafieux et semi-compradore, les oligarques, après avoir pillé la propriété publique sous Eltsine, se sont vendus aux Occidentaux pour une partie d’entre eux, les autres ne constituant pas pour autant une véritable classe bourgeoise organisée et , au sens de Lénine, la Russie est loin d’être un pays impérialiste, avec un PIB dix fois moins élevé par exemple que celui de l’Espagne , ne pratiquant pas une exportation de capitaux comme les pays impérialistes, mais au contraire subissant une fuite de capitaux à l’étranger et dépendant dans des domaines essentiels des multinationales occidentales!
Il n’en reste pas moins que c’est la Russie l’agresseur et qu’il faut exiger son retrait d’Ukraine mais on ne va pas demander à l’OTAN , à Biden et Macron de l’imposer sur les os à la fois du peuple ukrainien et du peuple russe, il faut l’imposer en aidant à la mobilisation des travailleurs et jeunes ukrainiens ainsi que l’opposition des travailleurs et jeunes russes dans le cadre de l’Internationale ouvrière que nous aidons à construire.
Si j’étais ukrainien, je combattrai dans la résistance ukrainienne, en totale indépendance par rapport au gouvernement Zelensky, en essayant de fraterniser avec les soldats russes démoralisés , Zelensky lui aussi entouré d’oligarques vendus à l’impérialisme américain et qui fait bon marché de son propre peuple.
Voilà ce que dit Volodymir, militant ouvrier ukrainien, du pouvoir en Ukraine qui n’a rien à envier au pouvoir russe:
« Le régime mis en place en Ukraine après 2014 est un régime militaro-policier. Toute opposition de gauche est interdite, de même que l’« idéologie », les « symboles » et la presse communistes. Le mouvement syndical est affaibli par des dirigeants qui collaborent avec le régime. Les grèves sont sporadiques, principalement dans les mines. Tout type de protestation contre le régime est immédiatement qualifié de manipulation par l’« agresseur russe ».
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Ah tiens, j’avais remarqué en effet « le camarade Volodymir » mentionné de temps en temps dans « la Tribune des Travailleurs ». Ce « camarade Volodymir », avant même le 24 février dernier, prétendait que des milliers et des milliers de « communistes » croupissaient dans les prisons de la dictature ukrainienne. Si j’avais quelque espoir que les grands dirigeants du POID écoutent mes conseils, je leur suggérerai de se renseigner un peu, si toutefois il existe réellement, sur leur « camarade Volodymir », tant il est facile aux « organes » d’abuser les campistes et autres idiots utiles …
Sinon, D. Coquema, merci pour ce moment de grande illarité :
– à l’idée d’imaginer D. Coquema en train d’ « essayer de fraterniser avec les soldats russes démoralisés » en « totale indépendance » quelque part entre Kherson et Zaporijjia … lol.
– à le voir, lui, nous dire que « LO raconte n’importe quoi » : la même chose que lui, en l’occurrence !!!
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