C’est une déroute pour Macron. Jamais depuis que les législatives avaient été placées dans le sillage des présidentielles et en début de quinquennat par Chirac et Jospin, le président de la V° République n’avait à ce point été désavoué, délégitimé. Car il ne suffit pas de dire que Macron a subi une lourde défaite : c’est sa légitimité et avec lui celle de son régime qui sont, clairement, en cause !
A l’heure où nous écrivons ces lignes, le bloc présidentiel aurait 219 élus, la NUPES 121, le RN 86, LR et UDI 61. Plusieurs ministres et chefs macroniens sont battus et Mme Borne elle-même, réélue, l’est avec un petit score. Le tout sur fond d’abstentions à 54% des inscrits. Macron est minoritaire, son gouvernement est minoritaire, parce que sa politique de violence sociale, de misère pour la jeunesse, de destruction de l’école et de l’hôpital, est massivement rejetée.
Rappelons que les voix obtenues au premier tour par le bloc présidentiel le placent en nette minorité, et derrière les voix de NUPES (surtout avec les divers gauche et extrême-gauche). Déni de démocratie de la V° République, du jeu politique et du mode de scrutin, il espérait bien avoir avec cela la majorité absolue en sièges et n’y est même pas arrivé ! Selon Le Monde de ce soir, dans les hautes sphères macroniennes, on évoque la dissolution, pendant que le président avait annoncé nous pondre un « Conseil National de la Refondation » avant même le scrutin : c’est dire ce que sont les élections législatives pour ces gens-là, un obstacle à éliminer ! Et les médias nous expliquent que ces résultats placent le groupe LR en position de pouvoir, une coalition Macron/LR étant plus que jamais nécessaire : là encore, quel mépris pour toute démocratie que de prétendre mettre au pouvoir le parti le plus minoritaire à l’issue de ce scrutin !
On comprend le dilemme dans lequel ils sont : pour le capital, Macron doit frapper. Retraite à 65 ans, privatisation et externalisation de l’école et des services publics, s’imposent, et vite, car il doit montrer qu’il sert à quelque chose pour la bourse. Pour ce combat, LR et aussi le RN sont en fait des alliés, même si le RN obtient son groupe de députés le plus important de l’histoire malgré les efforts qu’a fait sa cheffe pour éviter cela et atténuer la déroute de Macron qu’elle avait proclamé par avance seul vainqueur ! Mais comment s’y prendre pour attaquer, face à une « France ingouvernable », comme ils disent ?
54% d’abstentions et des groupes parlementaires NUPES dont la progression fait perdre sa majorité au bloc présidentiel. Avec une orientation politique pleinement démocratique, visant à délégitimer et à chasser le président en place pour ouvrir un processus constituant, cette situation indique ce qui aurait été possible, et qui le reste. Ce qui est devant nous n’est pas simplement la résistance sociale. C’est le combat politique pour un affrontement social porteur de la chute du président et du régime, imposant une assemblée constituante. Tel fut le non-dit (pour les principales forces politiques) de tout le cycle des présidentielles et des législatives qui s’achève, mais tel en est, de façon renforcée et approfondie, le résultat. Tel est donc le programme pour le proche avenir.
Le 19-06-2022 à 23h59.
La déroute de Macron, non !
Il peut se vanter d’avoir empêché la déferlante de la gauche de représentation en ouvrant grand la porte au RN.
J’aimeJ’aime
Si ! Mais déroute présidentielle ne veut pas dire solution clef en main pour le remplacer et remplacer son régime : c’est toute la question.
J’aimeJ’aime
Pour appliquer sa politique la bourgeoisie n’a qu’un choix : faire du RN un parti de gouvernement qui remplacera les Macronistes, incapables de s’implanter dans le pays vis à vis des couches populaires. Donc le groupe RN va jouer la respectabilité à l’assemblée nationale tout en veillant à son socle populaire gagné dans les terres autrefois communistes. La grande bourgeoisie va donc adapter sa stratégie en remplaçant Macron au plus vite vu son impopularité et ses improvisations politiques inefficaces sur le plan économique. La situation économique s’aggravant, car la France n’a pratiquement plus de production à valeur ajouté avec ses milliers d’usines supprimées depuis les années Giscard-Mitterrand, les bourgeois français vont se remuer les méninges pour adapter leur pouvoir et garder leurs privilèges acquis depuis surtout l’ére Sarkozy . La retraite qui devait être vite réformée va attendre un peu pour éviter les manifs et les grèves , le profil bas sera à l’ordre du jour en attendant de voir si les masses populaires continuent de « dormir »sur le matelas de l’assistanat social et ainsi permettre l’arrivée au pouvoir du RN sans trop de difficultés. Le système fasciste mis en place , La bourgeoisie frappera fort contre tous les révolutionnaires pour appliquer sa politique du profit maximum qui renforcera son pouvoir mis à mal par la crise économique française . Cela étant dit , l’histoire peut prendre un autre cours , on ne sait jamais ????
J’aimeJ’aime
Petites gloses marginales sur la situation qui se noue 48 heures après le 2ème tour …
Un tour ne saurait effacer complètement le précédent (sauf pour les forces intéressées à contenir la crise de la Vème, c’est à dire en fait toutes), en particulier la majorité relative des suffrages exprimés obtenue par la NUPES au seul tour qui «compte » de ce point de vue, le premier : si bien qu’après le deuxième tour qui n’a donné de majorité absolue en sièges à aucune force politique, la NUPES serait fondée, non, même dans le cadre des Institutions, à réclamer d’être appelée à former le gouvernement, à défaut que la coalition de Macron-Borne soit en situation de le faire, ce qui paraît être le cas…Mais c’est justement le moment où Mélenchon.. cesse évidemment de prétendre à être chef de gouvernement !! Entendons-nous bien : il ne s’agit pas de demander à Macron que Mélenchon soit son « premier ministre » , mais l’agitation sur la nécessité d’une Assemblée constituante pourrait presque se nourrir des prétentions-mêmes du Mélenchon d’AVANT : l’Assemblée issue des urnes au 2ème tour bafoue la majorité des suffrages exprimés au premier ? Et Mélenchon ne se voulait-il pas qu’on « l’élise » ? Il peut légitimement être le chef du gouvernement .. « même si Macron ne le veut pas (nous on est là.. on est là) » et si cette Assemblée « nous » dénie de l’obtenir : Dissolution ! Assemblée Constituante ! Mélenchon et la NUPES peuvent et doivent y appeler ! …
Bon, ce n’est pas vraiment pour définir une ligne..juste un peu de « brain storming » pour l’heure, avant les discussions de notre journée d’études du dimanche 26 Juin, plus axée, elle, sur les problèmes de fond irriguant la période.
J’aimeJ’aime
OK avec Lévy,
Macron est minoritaire, il est illégitime (plus de 50% d’abstention, 70 % chez les jeunes et dans les quartiers populaires).
La seule campagne qui vaille est une mobilisation de masse pour en finir avec Macron et la Cinquième république, pour une Assemblée constituante souveraine , de délégués élus, mandatés, révocables.
La Nupes va-t-elle laisser les mains libres à Macron pour agir à sa convenance ?
J’aimeJ’aime