Poursuivre encore dans le « fait accompli » de sa candidature et la division acharnée ? Mélenchon persiste et signe le 1er-Mai :
Ci-dessous, extraits de la dépêche AFP/ Médiapart* relatant LA MANIFESTATION DU 1er-MAI À LILLE :
# A la manifestation lilloise du 1er-Mai, le candidat de La France insoumise à l’élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon a défilé samedi avec les siens, malgré les tentatives de « traits d’union » d’autres poids lourds de la gauche et de Verts présents.
Le député des Bouches-du-Rhône, « invité » dans le Nord par les députés LFI du département, a marché avec le cortège LFI, sans en bouger et sans parler à la presse. # (……………)
La dépêche AFP/Médiapart continue :
# A l’arrière du cortège qui a réuni quelques milliers de personnes, Karima Delli, tête de liste de l’union de la gauche et des écologistes pour les régionales dans les Hauts-de-France, a discuté avec la maire socialiste de Lille Martine Aubry, le maire de Grenoble candidat à la primaire écologiste pour la présidentielle Eric Piolle, et le patron et probable candidat des communistes à la présidentielle Fabien Roussel.
« Il faut des traits d’union, il faut discuter avec tout le monde, respecter tout le monde. Chacun doit avoir une juste place dans toutes les discussions, pas de propos maladroits », a déclaré l’ex-numéro 2 des Verts Sandrine Rousseau qui s’est glissée quelques minutes à côté de M. Mélenchon, derrière la banderole LFI « un travail pour chacun ».
« Ici, c’est le 1er-Mai, c’est pas la fête à Mélenchon. On est là pour soutenir les travailleurs. S’il veut nous voir, il sait où on est », s’est agacée de son côté Mme Aubry.
Ce n’est qu’après deux heures de manifestation que Karima Delli et d’autres élus Verts sont finalement allés vers M. Mélenchon. (………….)
« On est là pour le rassemblement », a tenté la sénatrice EELV Esther Benbassa. « C’est pas vrai Esther, raconte pas de conneries », lui a-t-il répondu. (……..) # (fin des extraits de la dépêche )
Commentaires :
Pour ceux qui connaissent un peu l’Histoire, tout ceci ne fait-il pas irrésistiblement penser au 12 Février 1934 à Paris .. mais à un 12 Février à l’envers ? Ce jour-là, rappelons-le, après des années de division acharnée entre le PCF et la SFIO, deux manifestations séparées mais voisines ayant été convoquées à Paris par les deux partis pour réagir quand-même aux émeutes et à la tentative de coup de force** des « ligues » d’extrême-droite du 6 Février, la foule et les militants dans et autour des deux cortèges imposaient l’unité aux « appareils » des partis, réunissant les rangs des travailleurs en une seule manifestation dès lors grandiose et dont l’impact sera décisif dans la montée révolutionnaire vers la grève générale de Juin 1936 et la défaite des principaux partis de droite et réactionnaires aux élections qui précèdent et entrainent la formation du Gouvernement de Léon Blum…
La division, la démoralisation politique et la démobilisation qu’elle ne peut qu’entrainer, l’emportera -t-elle cette fois contre les profondes aspirations à l’unité, au « Tous ensemble » dans la grève et la manifestation comme pour aborder une élection présidentielle, pour le moment perdue d’avance sous une pluie de candidatures à gauche comme Mélenchon en a inauguré le sinistre farce et qu’il veut donc continuer ?
IL Y A HEUREUSEMENT ENCORE LOIN DE LA COUPE AU LÈVRES !
.. avec encore UN AN à tenir pour Macron .. et tous ceux qui à gauche comme Mélenchon, derrière le rideau de fumée du « discours de l’opposant déterminé », bandent toutes leurs forces pour que ce quinquennat de catastrophe, dans la division de nos forces de classe, aille à son « terme légal »…
* « Au défilé lillois du 1er-Mai, Mélenchon d’un côté, le reste de la gauche et les Verts de l’autre »1 MAI 2021 PAR AGENCE FRANCE-PRESSE
** ET comment ne pas rappeler que le 1er-Mai dont nous parlons ici .. suit d’une semaine « l’Appel des 20 Généraux » contre.. « les banlieues », c’est-à dire contre le prolétariat et sa jeunesse, aujourd’hui contresigné par plus de 20 000 militaires professionnels et policiers?
Fraenkel.
A ce reportage, éclairant, il faut ajouter ce qui se joue ailleurs : le choix de la FI, approuvée en cela par Mélenchon, d’aborder l’élection derrière Mathieu Orphelin, député LREM défroqué, contre la liste PC, PS. Il faut y voir avant tout le sabotage même de l’idée d’union. « Vous voulez de l’union ? Rien ne s’oppose alors à ce que nous fassions bloc derrière un député LREM » nous dit Mélenchon avec cet attelage. Car il s’agit d’un député LREM. Repenti ? Alors il aurait du remettre son mandat dans les mains des électeurs et se représenter sous l’étiquette d’un autre parti !
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L’unité de Mélenchon et d’Aubry ça donnera quoi ? des promesses beaucoup de promesses non tenues et un tour de vis néo libéral supplémentaire. Rien à battre de ces gens, vive Anasse, vive l’action à la base, vive l’égalité dans les faits, vive la solidarité, prenons nous même nos vies en main ,!
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Il faut rapprocher différents évènements : la proclamation des militaires, les provocations des black blocs contre le syndicat , les rapprochements politiques entre centre droit, droite et extrême-droite, la brutalité croissante des polices depuis 2017, l’écoute et la surveillance généralisées, les fusions de fichiers… et penser aux années 1930.
Sommes-nous prêts à dire « Après Le Pen, ce sera nous ? » comme l’ont déclaré les communistes allemands en faisant ainsi la courte échelle aux nazis ?
Le contentieux du camp des travailleurs avec Martine Aubry est-il plus important que l’était celui des travailleurs allemands avec le parti de Noske ?
Je pense que l’heure est au rapprochements entre les éléments ouvriers, syndicalistes, partis « de la vieille gauche », d’abord entre eux, et avec les éléments petits bourgeois qui ne sont pas disposés, aujourd’hui, à basculer dans le camp des gros actionnaires et des milliardaires pour la lutte à mort qui vient.
Le camp du capital se rassemble et si nous ne parvenons pas à faire de même, la masse des indécis rejoindra la droite et l’extrême-droite. Ce processus est en cours. S’il se poursuit, la démocratie sera écrasée et les travailleurs le paieront très cher.
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En réponse à JP Boudine – Assez largement d’accord avec ce que tu dis là, bien sûr – moins, beaucoup moins (!!) avec ce que tu as écrit sur Médiapart ( tu t’es peut-être laissé aller dans l’élan.. ,) quand tu fais de Macron, en somme, le Hitler d’aujourd’hui… Ce n’est pas « un détail » quand-même… Alors quelle est vraiment ta position là-dessus ? Tu ne penses quand-même pas comme pas mal de de gens sur les réseaux, mais hélas aussi déjà dans des courants organisés semble-t-il de « notre camp social » que c’est déjà le fascisme, que la Vème république agonisante, c’est le vrai fascisme d’aujourd’hui – c’est un peu ce que tu as écrit sur MDP, au-delà de « la formule » lapidaire que j’ai épinglée …
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NB Mon commentaire précédent s’adressait à J_P Boudine : mais le module de « commentaires » dis fonctionne complètement sur mon écran : je vois à peine ce que j’écris ( ça recommence là) et c’est la raison aussi des multiples coquilles ( non corrigibles) qui émaillent aussi ce commentaire précédent et le rendent presque in compréhensible… Les administrateurs du site peuvent y faire quelque chose ? Merci.
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Je crois réellement que le mouvement d’émancipation du travail, et même la démocratie bourgeoise ordinaire, ou encore le banal humanisme, sont davantage menacés aujourd’hui par quelque chose de l’ordre de l’utopie orwellienne « 1984 » que par quelque chose qui ressemblerait à l’hitlérisme, ou au fascisme mussolinien, voire au caudillisme espagnol.
La question centrale est celle d’un contrôle étroit des masses, qui trouve aussi des ressources techniques du côté de l’expérience israélienne du contrôle des populations palestiniennes.
Je propose cette idée à la réflexion.
Je pense aussi –mais tout le monde peut le constater– qu’il y a une convergence rapide en France de LREM, LR et RN. Ainsi, profondément, Macron n’est pas « plus démocrate » que Le Pen.
Là où Orwell est peut-être allé trop loin, c’est en imaginant que les dominants pourraient faire passer leurs rivalités au second plan. Pacifier le « Parti Intérieur ». Il imagine aussi que la corruption cesse de jouer un grand rôle au sommet. Deux « idéalisations » qui paraissent hors de portée.
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Je pense réellement que le mot « fascisme » qui a été bien définit par Daniel Guérin (Trotski n’y a rien trouvé à redire) ne convient plus du tout à ce qui nous menace. L’objectif des classes dominantes dans cette période de décadence capitaliste (comme dit justement VP) est toujours de revenir à une exploitation sans frein ni limite et de briser toutes résistances. Mais les fascismes européens des années 1920 et 1930 étaient basés sur des revendications nationales exacerbées, de la part d’ailleurs de nations relativement récentes (Allemagne, Italie) ou historiquement mal fichues (Espagne). Je propose à la réflexion et à la discussion l’idée que ce qui nous menace aujourd’hui a été correctement entrevu par Orwell dans son fameux « 1984 ».
Dans ce cadre, en particulier, la haine de l’étranger, de l’arabe ou du juif devient une comédie manipulatrice. Cela n’a plus rien d’essentiel. C’est une manipulation parmi d’autres. Aucun conservateur anglais ne croit vraiment que Corbyn soit le moins du monde antisémite.
Un autre aspect que je rattache à l’utopie orwelienne, c’est le mouvement de fusion LREM, LR, RN.
L’idéal réactionnaire, dans ce modèle, c’est le « Parti Interieur », sans rivalités ni corruptions. Heureusement, sur ces deux derniers points, Orwell s’est peut-être trompé.
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