Présentation
Ce texte de Vincent Présumey, selon qui une grave dérive est représentée par l’idéologie qu’il critique, menaçante envers la mobilisation commune de tous les exploités et opprimés contre la société capitaliste et ses maux, n’est pas en l’état une prise de position du collectif de rédaction Aplutsoc. C’est un appel à engager et poursuivre réflexions et discussions dans l’optique d’un réarmement du mouvement ouvrier et de ses alliés.
Toutes critiques et contributions sont les bienvenues.
La rédaction.
L’idéologie ambiante.
Sommaire.
Les races existent ! Les femmes n’existent pas ! Mais encore ?
- I. Les races existent !
- II. Les femmes n’existent pas !
- III. Les races existent, les femmes n’existent pas : intersectionnalité !
- IV. Un mot sur le « réductionnisme de classe ».
- V. Religionisme, islamophobie, choc des civilisations, haine de la laïcité.
- VI. La figure de l’Ennemi.
Un texte nécessaire et urgent, que je désespérais un peu de voir apparaitre. Félicitations et remerciements à VP
Qu’en pense Médiapart ?
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Ce texte a à présent sur Mediapart 20 « recommandés » (ce qui est un bon score, on peut encore l’augmenter !), et bientôt 1000 commentaires, ce qui en fait de très loin le plus commenté du mois de mars et maintenant d’avril 2021 – mais beaucoup de ces commentaires sont « trollesques » et illustrent péniblement les cotés les pires de l’idéologie critiquée ici. La rédaction l’a consciencieusement dissimulé (s’il avait été en « Une », il risquerait des dizaines de « recommandés » et des … milliers, de commentaires). De fait, la pluralité d’expression sur ce sujet et donc le débat explicitement admis, sont exclus pour l’instant …
La position à laquelle nous avons affaire suscite souvent un résistance spontanée, mais comme elle est agressive et idéologiquement construite, il est plus que temps de s’armer à ce sujet. Je sors d’un congrès académique du SNES-FSU dans lequel, d’une part, nous avons pris position à l’unanimité contre toute velléité de dissolution de l’UNEF, en évitant soigneusement toute référence, pour ou contre, les « réunions non -mixtes racisé-e-s » (la motion adoptée émane du courant FU amendée par moi-même!), et nous avons aussi rejeté une demande de modification statutaire de l’EE visant à rendre l’écriture soi-disant « inclusive » obligatoire, je dis bien obligatoire, dans le syndicat. Nous avons affaire – peut-être pour la première fois avec cet autoritarisme depuis le stalinisme – a des positions qui entendent s’imposer obligatoirement et sans partage, et interdire toute pensée différente et donc toute discussion. La première bataille est de faire de cette construction idéologique un objet de débat. Vincent.
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Ton article m’a fait repenser à une série de questions que j’avais pu poser en leur temps sur le remplacement de la notion de classe par le concept de race : Chez Trostky d’abord, qui aurait préconisé pour les Etats unis un territoire réservé aux afro-américains, à la façon des réserves indiennes sans doute, sans que j’aie jamais pu retrouver de citation exacte là-dessus. Mauvaise mémoire de ma part, ou aurait-il préconisé une épuration ethnique ?
Mais aussi plus récemment à la revendication avancée par le CCI et ses organisations sœurs à l’international, de « pouvoir noir » en Afrique du sud sous le régime d’apartheid. J’avais même eu un petit accrochage verbal avec un conférencier du cercle dirigeant, à qui j’avais demandé ce que devenaient les métis, les habitants d‘origine indienne dans ce schéma. J’ai reçu une réponse censée me ridiculiser et confondre mon ignorance . Depuis, il y a eu l’arrivée du fameux pouvoir noir en Afrique du Sud, sans disparition des classes, puis la scission des lambertistes , qui se sont tous inscrits plus ou mois dans le schéma dit « islamo-gauchiste ». Déjà exclu de l’OCI, j’ai fini de rompre avec ce courant lors des cantonales de 2014, sur des questions de laïcité et de lutte des classes, justement, à propos d’un programme électoral.
Bon courage à toi….
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Sur Trotsky, il faudrait chercher la référence, il me semble que dans une discussion avec les dirigeants du SWP il estime qu’il faut prendre au sérieux, parmi les revendications noires, y compris celles de nature territoriales, qui ont dû exister du côté de Marcus Garvey, mais ça ne va pas plus loin pour autant que je m’en souvienne.
Sur l’Afrique du Sud ou Israël/Palestine, il y avait bien, en effet, une espèce de conception cynique selon laquelle, après tout, si toute une population se situant du côté oppresseur dans l’oppression nationale se fait liquider ou expulser, c’est un faux frais inévitable, et au fond c’est pas grave. Cela peut s’appliquer aussi à l’Irlande du Nord et ça renvoie peut-être à deux précédents, l’un, peu connu, des populations cosaques russes du Nord-Caucase liquidées par les Tchétchènes et leurs alliés pendant la guerre civile (le nationalisme russe s’est plus que vengé depuis), et l’autre, très présent par contre dans les consciences des militants en France, qui est l’expulsion ou le départ de la masse de « pieds-noirs » d’Algérie en 1962, sans parle des Harkis et des Juifs « oubliés », exode qui était vu comme un à-coté peut-être un peu triste, mais bon, inévitable et au fond justifié, de la conquête de l’indépendance algérienne …
Actuellement, le ralliement -purement opportuniste dans le cas du POI car lié à des accords avec la Ligue de l’enseignement, plus idéologique et cynique sans doute dans le cas du POID- des deux principales orga issu du vieux tronc, à la thématique de l’ « islamophobie », est assez frappant (dans le cas du POI dans la LP ça va jusqu’à une alliance ouverte avec l’idéologue de la laîcité ouverte et plurielle J. Baubérot).
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