En ce soir du premier jour de la grève des cheminots en France, le rapport de force s’est plutôt renforcé dans le camp du salariat : grève puissante, soutenue par la population et conspuée par les médias, grèves dans d’autres secteurs aussi et mouvement de la jeunesse en train de se lancer.

Alors que la généralisation et la centralisation des grèves – la  plus politique des questions politiques ! – se cherche en France, nous devons mesurer les faits historiques qui sont en train de percer aux États-Unis.

Les maitresses d’école et maitres d’école se lancent dans des « grèves sauvages » de masse, parties de Virginie occidentale, en Oklahoma, Kentucky, Arizona, donc dans les profondeurs du pays. Ces grèves ne sont pas lancées mais suivies par les syndicats, et elles impliquent en fait profondément les équipes syndicales de base, qui sont à la manœuvre : la « grève sauvage » a pu être, au départ à Charleston, le moyen de contourner les lois anti-grève en ne déclarant pas celle-ci et en l’imposant par les méthodes classiques de la lutte des classes : piquets mobiles, occupation.

Les revendications sont le rattrapage des salaires depuis 2008, et les moyens et le respect dû à l’enseignement public, à l’encontre de toutes les politiques menées depuis des années.

Cette irruption est nourrie par tout ce qui se passe depuis deux ans : crise des primaires, victoire occultée de Sanders dans le parti démocrate, élection de Trump, et tout récemment, en même temps et juste avant ce mouvement, qui se combine avec lui et y a puisé une partie de sa force, la vague de la jeunesse contre les armes à feu.

En 1934 les trois glorieuses (Teamsters de Minneapolis, métallos de l’automobile de Toledo, marins de San Francisco) et en 1937 les sit down strikes à Akron et Flint avaient lancé le Labor sur la scène de l’histoire. Le Labor en tant qu’institution (l’AFL-CIO) a été à côté des luttes réelles des deux dernières années et reste à coté de la plaque en espérant que les tarifs douaniers de Trump le sauveront. L’avenir, les vraies forces en marche, ce sont les instits US.

Ne mesurons pas notre soutien : les sit down strikes d’aujourd’hui viennent de commencer, dans les écoles, pour l’avenir de la jeunesse, dans une vague de grèves nationale à l’échelle des EU.

Haut les cœurs et en ordre de combat ! « Organise ! » Mais quel est pour nous le meilleur soutien ? La grève en France !

03-04-2018